Les Catherinettes : un bâtiment à rebondissements !

Couvent, église… et naissance d’un joli patrimoine

« Les Catherinettes », c’est le nom donné à l’ancienne église du couvent des sœurs dominicaines…

Arrivées à Colmar en 1 310, ces moniales placées sous le patronage de Catherine de Sienne ne tardent pas à décider de s’y installer durablement. Les travaux de construction de leur couvent débutent dès 1 316. Il faut dire qu’avant elles, des chanoinesses du même ordre avaient déjà investi la ville, s’attelant à faire naître l’édifice devenu aujourd’hui le célèbre musée Unterlinden.

Si les bâtiments conventuels sont construits dans la première moitié du 14e siècle, le chœur et la nef de l’église sont achevés un peu plus tard, respectivement en 1 371 et 1 436.

Les différents édifices connaissent par la suite plusieurs transformations et reconstructions, aux 15e puis 18e siècles. Quant aux sœurs, entretenues par les legs et les donations pieuses, elles prospèrent malgré les difficultés causées notamment par la Réforme et la Guerre de trente ans.

Révolution française : un début de révolution pour les Catherinettes !

La Révolution française précipite le départ des moniales en 1 792… Les bâtiments de leur communauté se trouvent reconvertis en hôpital militaire, ce qui leur vaut alors de profonds remaniements. Mais il ne s’agit là que d’un prélude aux successives reconversions du couvent : tour à tour centre agronomique, semi-internat médico-pédagogique, office de tourisme et, pendant la Première guerre mondiale, école et cantonnement militaire (pour l’église), il est aménagé, modifié, restauré et réaménagé au gré de ses destinations et des ambitions architecturales du moment. Le 19e siècle ampute par exemple l’église d’une partie de son chœur, afin de l’aligner sur la rue Kléber…

Février 1930 marque un tournant : l’ancien couvent est classé au titre des Monuments historiques… ce qui ne stoppe en rien les changements d’ambiance que l’on décide de lui insuffler : après la Libération, la nef de l’église est réaménagée en salle de fêtes et de réceptions… se voyant, en 1 948, ornée d’une fresque résumant l’histoire de l’Alsace en plusieurs tableaux (œuvre du peintre Gérard Ambroselli [1 906-2 000]).Entre 2 003 et 2 006, l’on restaure pour la troisième fois le clocheton et sa flèche ajourée, ornée de sculptures végétales et animalières. Remis en place début 2 007, cet élément architectural contribue à rendre la silhouette de l’ancienne église des Catherinettes si familière aux Colmariens…

Edition #258 - Février 2018