Le temple Saint-Matthieu : incontournable !

Aux origines de Saint-Matthieu : l’église des Franciscains

 

Présents à Colmar dès 1240, les Franciscains s’empressent d’édifier un lieu de culte : c’est ainsi que prend forme, entre la fin du 13e et le milieu du 14e siècle, l’église de leur couvent… un exemple abouti de l’architecture religieuse du Rhin Supérieur à cette époque. La peste, qui décime leur communauté en 1543, donne aussi l’occasion aux autorités municipales d’acquérir couvent et église.

Le premier est transformé en hôpital, fonction qu’il occupe pendant environ 300 ans malgré quelques péripéties… dont sa destruction par un incendie en 1735 et sa reconstruction en pierres de fortifications démantelées ! 1937, avec l’inauguration de l’hôpital Pasteur, lui reprend toutefois le rôle. Mais revenons à l’église : elle connaît de son côté un tout autre destin, plus lié aux fluctuations de l’Histoire…

 

 

D'une religion à l'autre

En 1575, alors que la Réforme est introduite à Colmar, l’ancienne église des Franciscains est choisie comme temple. Le premier culte y est célébré le 15 mai de la même année par le pasteur de Jebsheim, Jean Cellarius… celui de Colmar tardant à être désigné. Revirement de situation en 1685 : alors que l’Édit de Nantes est révoqué, la Monarchie française ordonne que soient attribués, au culte catholique, les chœurs des temples protestants. Chose imposée, chose exécutée : celui de Saint-Matthieu devient la chapelle catholique de l’hôpital, les Protestants se repliant dans la nef. Cette division est d’ailleurs matérialisée par la construction d’un mur clôturant le chœur et par l’installation, au milieu du faîte du toit, d’un clocheton à bulbe délimitant l’emprise de la chapelle.

En 1937, l’hôpital déménage et Saint-Matthieu retrouve pleinement sa vocation de temple protestant. Certes, le mur de séparation n’est ouvert que 50 ans plus tard, mais la messe est dite !

 

Architecture et acoustique: des atouts pour plaire… à tous !

Saint-Matthieu n’intéresse pas uniquement les Protestants : depuis 1948, l’édifice est en effet classé au titre des monuments historiques ! Ce n’est toutefois qu’à la fin des années 1990 que les restaurations entreprises au début du siècle achèvent de lui redonner tout son éclat. Côté acoustique, il fait aussi des merveilles : ses qualités sont telles qu’il accueille, chaque année, le Festival international de Colmar…

Article suivant

Edition #263 - Décembre 2018