La Première guerre mondiale, à Colmar
Quand la guerre éclate, en août 1914, c’est sous uniforme allemand que les Colmariens sont mobilisés. Proche de la frontière des Vosges, Colmar, ville de garnison, constitue un objectif militaire important… et les troupes françaises s’en rapprochent. Elles sont cependant arrêtées à l’issue de plusieurs jours de bataille.
Colmar est alors placée sous administration militaire. Nœud de circulation entre les fronts du Linge, des vallées de Lapoutroie, de Munster et du Vieil-Armand, elle vit au rythme des passages de matériel et de troupes, et des survols d’avions larguant tracts ou bombes. Le 8 août 1917, les bains municipaux sont endommagés par un bombardement. Même si elle ne se trouve pas, à proprement parler, au cœur des opérations militaires, Colmar souffre néanmoins de privations. L’armée étant prioritaire, le ravitaillement en denrées et produits de première nécessité ne profite que peu à la population… Une porcherie, une laiterie et deux cuisines populaires (qui servent, entre avril 1916 et mars 2017, près de 100 000 repas), sont installées par la Municipalité pour limiter les restrictions.
Tout se précipite en novembre 1918. Au début du mois, une vague révolutionnaire gagne toute l’Allemagne et pousse l’empereur Guillaume II à l’abdication. Le 11 novembre, en forêt de Compiègne, l’Armistice est finalement signée. Pendant ce temps, à Colmar, se forment des conseils de soldats et d’ouvriers. Une garde civique est également créée. L’ordre doit en effet être maintenu face au départ de la Municipalité allemande et aux pillages de logements et d’entrepôts ! Le 18 novembre, les troupes françaises du général Messimy entrent triomphalement à Colmar, suivies quatre jours plus tard par les hommes du général de Castelnau. Le 10 décembre, Poincaré et Clémenceau, respectivement Président de la République et Président du Conseil, sont reçus en visite à Colmar. Ces quatre hommes verront par la suite des rues et avenues de la ville baptisées de leurs noms.