Lion de Belfort
Le Lion de Belfort naquit dans le contexte de la guerre franco-prussienne de 1870-1871. Cette œuvre fait suite à la décision prise par la municipalité de Belfort le 5 décembre 1871, d’élever un monument commémoratif des victimes du siège de la place contrainte de capituler au terme d’une résistance de 103 jours (3 novembre 1870 – 13 février 1871).
Auguste Bartholdi, auquel on s’adressa en dernier recours, soumit vers mars 1872, le projet d’un mémorial. Celui-ci ne correspond en rien à l’idée que s’en étaient forgés les élus et que quelque cippe, stèle ou colonne, dressé dans "le pré Gaspard" (futur cimetière des Mobiles), aurait fort convenablement traduite.
A la stupéfaction du conseil municipal, l’artiste leur offre de sculpter en contrebas du rocher de la citadelle, un lion colossal et "terrible". Ce premier Lion, orienté vers la droite, est représenté accroupi, poitrail et tête redressés, tournés vers la gauche d’une forte torsion, gueule ouverte et crocs découverts. Au cours de l’année 1873, Bartholdi remanie son projet initial et conçoit quatre nouvelles figures de félins. L'une de ses figures, un lion couché sur sphinx, préfigure celle qualifiée par l'artiste de "premier modèle d’étude" (1874) laquelle aboutira au "modèle définitif", mis en chantier à compter du mois de janvier 1875.
Le Lion de Belfort mesure 11 mètres de hauteur et 22 mètres de largeur. Il est constitué de blocs de grès sculptés et jointoyés au mortier de ciment. La sculpture n’est pas en ronde-bosse, c’est-à-dire en trois dimensions : en effet, il est impossible d’en faire le tour. La face arrière du monument n’est pas sculptée. Il s’agit d’un fort haut-relief appliqué contre la paroi, préalablement aménagée, de la falaise.