Remparts à part
Se protéger contre les raids et autres assauts : une préoccupation qui date du Moyen Âge ! Elle apparaît en effet dans le plus ancien document conservé aux archives municipales (1212) : il y est question de fortifier le cimetière de l’église Saint-Martin pour y abriter la population en cas d’attaque…
La première enceinte de la ville est bâtie entre 1216 et 1220 par le prévôt impérial Woelflin de Haguenau. Haute de 7 à 8 mètres et longue de 2 kilomètres, elle encercle une surface de 19 hectares. Elle est percée de trois portes : le Kerkertor (rue des boulangers), le Steinbrückertor (place des six montagnes noires) et le Deinheimtor (grand-rue). L’espace ainsi fortifié se révèle cependant bien vite insuffisant. Avant la fin du 13e siècle, l’enceinte est agrandie pour que les faubourgs soient intégrés à la ville.
L’apparition de l’artillerie à l’époque moderne oblige Colmar, trois siècles plus tard, à repenser ses défenses. Les autorités municipales font pour cela appel à Daniel Specklin, architecte de la ville de Strasbourg – une valeur sûre ! En 1579, il présente un projet reprenant en grande partie la muraille médiévale qu’il dote de nouveaux éléments de fortification (remblais, fossés, bastions). Adjugé ! Les travaux se déroulent entre 1579 et 1618.
En août 1673, Louis XIV ordonne le démantèlement des murailles de Colmar : une partie des matériaux ainsi récupérés est employée sur de nouveaux chantiers. En profite par exemple l’hôpital de la ville (actuel pôle média-culture), reconstruit en 1736-1744 à la suite d’un incendie qui l’avait détruit en 1735. En 1681-1682, sur autorisation royale, les bourgeois de Colmar remettent en état l’enceinte médiévale. À la fin du 17e siècle, Vauban avance l’idée de recréer une nouvelle fortification, mais le projet n’aboutit pas.
Trêve d’intérêt militaire pour les remparts de Colmar qui, dès lors, disparaissent peu à peu au cours des 18e et 19e siècles, au rythme des extensions de la ville.
En subsistent aujourd’hui quelques vestiges à la montagne verte, que les promeneurs prennent encore plaisir à contempler…